Depuis la mise en place d’une section Préhistoire au sein du Musée national d’histoire et d’art (MNHA) et la nomination, en 1996, d’un archéologue-préhistorien comme conservateur dans cette section, la S.P.L. n’entreprend plus de fouilles archéologiques. Elle poursuit cependant ses activités sur le terrain par des prospections pédestres et étudie les collections constituées au fil des ans par ses membres. Ces prospections de surface comblent d’importantes lacunes scientifiques car elles touchent des zones géographiques pas ou peu explorées par les fouilles réalisées dans le cadre des opérations d’archéologie préventive. Les lacunes sont particulièrement évidentes pour le Néolithique, période bien représentée dans les découvertes de surface mais assez peu dans les fouilles menées au cours des trente dernières années. Il en va de même pour les périodes de l’âge du Bronze et de l’âge du Fer pour lesquelles peu de sites ont été fouillés jusqu’à présent. Les données collectées par les membres de la S.P.L. prennent ici tout leur sens et justifient la coordination d’un projet de grande envergure sur le Néolithique, cette période qui a vu le remplacement des dernières sociétés de chasseurs-cueilleurs par des groupes sédentaires pratiquant l’agriculture et l’élevage, et qui ont commencé à transformer durablement l’environnement. C’est sur cette période en particulier que la S.P.L. a décidé de focaliser ses recherches pendant les cinq prochaines années (2022-2026) dans le cadre d’un projet intitulé « Haches en pierre : aux origines de la transformation anthropique du monde ».
Haches en pierre : aux origines de la transformation anthropique du monde
Les haches polies en roches dévoniennes du massif des Ardennes sont des objets emblématiques de la préhistoire du Luxembourg. Elles ont été utilisées à partir du Néolithique moyen et jusqu’au début de l’âge du Bronze, soit entre environ 4900 et 1800 avant notre ère, avant la généralisation de l’usage de haches en métal. Leur aire de fabrication se situe dans la région du cours moyen et inférieur de la Sûre, globalement entre Diekirch et Wasserbillig. Fabriquées sur des galets charriés dans les alluvions de la Sûre, elles connaissent une large distribution dans tout le pays et bien au-delà des frontières nationales, jusqu’à plus de 100 km de leur lieu de fabrication. Dans la région de Diekirch, deux collections de membres de la S.P.L. totalisent à elles seules plus de 6000 haches représentant des stades de fabrication divers.
En 2021, la S.P.L. s’est fixée comme objectif de réaliser un recensement aussi exhaustif que possible de toutes les haches en pierre, soit, probablement, plus de 10 000 pièces, afin d’en dresser, dans une première étape, une carte de répartition détaillée. Parallèlement à ce recensement, un inventaire des pointes de flèches, des meules et de divers autres objets lithiques caractéristiques sera dressé en vue de préciser l’attribution chrono-culturelle et fonctionnelle des sites identifiés.
Cet inventaire vise, d’une part, à s’insérer dans un projet à mener sous l’égide de l’Université de Luxembourg, et en collaboration avec l’INRA, pour valoriser 60 années de prospections extrêmement fructueuses des membres de la S.P.L. et, d’autre part, à réaliser un saut qualitatif dans les connaissances sur le début de la transformation du monde par les activités humaines. En mettant en œuvre cet ambitieux programme de recherche il sera possible :
Toutes les personnes qui souhaitent participer à cette enquête ambitieuse peuvent s’adresser directement à la coordinatrice du projet, Denise Leesch, soit par mail à l’adresse électronique denise.leesch@yahoo.fr , soit en écrivant au secrétariat de la S.P.L. à l’adresse wmariep@pt.lu . Aucune connaissance préalable n’est requise pour y participer.